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A cinq heures de l'après-midi













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A cinq heures de l'après-midi
Réalisé par Samira Makhmalbaf

Avec : Agheleh Rezaïe, Abdolgani Yousefrazi, Razi Mohebi, Herzieh Amiri
Scénario : Mohsen & Samira Makhmalbaf
Titre Original : Panj É Asr
Durée : 1:45
Pays: Iran
Année : 2003
Après la chute du régime des Talibans en Afghanistan, les écoles ouvrent de nouveau leurs portes aux filles.

Nogreh (Agheleh Rezaie) rêve d'émancipation. Elle veut devenir chef d'Etat (à l'instar d'une Benazir Bhutto), afin de réformer le statut de la femme afghane. Mais la jeune fille et sa famille ne rencontrent que misère et désolation dans le pays en ruines.

Ce troisième long métrage de la talentueuse cinéaste iranienne est sans conteste son film le plus pessimiste. Il s'inscrit dans le prolongement du segment qu'elle réalisa dans le cadre du film collectif 11'09'01. De même, il fait écho au film Kandahar, réalisé par son père et qui fut décrié pour ses scènes esthétisantes.

L'école, et plus particulièrement la figure de l'institutrice, constituent des motifs récurrents dans le cinéma de Samira Makhmalbaf. Le référent éducatif, qui joue le rôle essentiel de passeur, incarne la lutte contre l'obscurantisme mis en place par les fondamentalistes.

Acte fort, les femmes chez Makhmalbaf sont celles qui détiennent la connaissance et assument la transmission du savoir. La séquence où les jeunes femmes prennent à tour de rôle la parole lors d'un débat politique très animé, traduit bien le fait que l'école est le lieu de la démocratie.

Belle et instruite, Nogreh évolue à visage découvert, relevant les pans de son tchadri, en dehors de la surveillance paternelle. Sur le chemin de l'école, l'étudiante troque sa burga contre l'uniforme et ses souliers élimés contre une paire d'escarpins blancs à hauts talons. Ce fétiche auquel elle s'accroche revêt une valeur symbolique forte. Les chaussures la restaurent dans sa féminité entravée par des années d'intégrisme, l'élèvent à une condition autre que celle d'une victime de la guerre, condamnée au nomadisme. Mais bientôt, Nogreh s'en débarrasse rageusement, n'ayant plus d'illusions sur sa propre avancée sociale et la possibilité de faire évoluer les esprits dans son pays dévasté.

Makhmalbaf dresse un état des lieux terrifiant de l'après régime Taliban et nous fait entrevoir à quel point les mentalités portent toujours l'empreinte profonde du fanatisme religieux. Plusieurs scènes, parfois furtives, nous informent des interdits auxquels les femmes doivent se plier : se voiler en présence des hommes qui eux-mêmes se cachent s'ils croisent un visage « nu » (« dis aux hommes pieux de fermer les yeux »), ne pas danser pour dissimuler leur beauté ; se mettre un doigt dans la bouche pour contrefaire leur voix trop féminine…

Le père de Nogreh, un vieillard usé, incarne cet extrémisme. Le vieil homme clame à l'envi que le « blasphème est partout dans la ville », depuis la chute du régime intégriste taliban.

Le temps travaille en creux le film, entame les personnages dont on voit la dégénérescence physique et morale. C'est le sujet même du poème de Garcia Lorca qui donne son titre au film : « A cinq heures de l'après-midi (…) tout le reste était mort (…) ».

Privée de toit, la famille tente de gagner Kandahar avec le peu de biens qu'elle possède. La sœur de Nogreh ne peut plus alimenter son enfant qui s'éteint silencieusement dans la nuit. Le cheval s'écroule d'épuisement et le visage de Nogreh se ferme à toute émotion.

Malheureusement, le film trouve là ses limites. Démonstratif, voire complaisant, il est desservi par une propension à esthétiser des scènes qui appelleraient retenue et sobriété. Faut-il voir dans la démarche de Samira Makhmalbaf l'expression d'un atavisme ?

  Sandrine Marques

     11'09''01





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